Un lien entre la chirurgie bariatrique et le cerveau? Les perturbateurs endocriniens au banc des accusés

Le succès de la chirurgie bariatrique dépend de plusieurs facteurs dont les déterminants affectifs, motivationnels et cognitifs du patient. Hélas la pratique médicale actuelle néglige ces processus psychologiques, en particulier lors du suivi postopératoire, alors qu’il sont essentiels pour la régulation des comportements. Leur considération est d’autant plus importante que la chirurgie, en raison de la grande et rapide perte pondérale, peut causer un relargage neurotoxique de polluants organiques persistants (POP) qui étaient stockés dans les tissus adipeux. Ce relargage est ainsi susceptible d’altérer le fonctionnement du cerveau postopératoire et donc de compromettre le succès de la chirurgie bariatrique, c’est-à-dire une perte de poids stable et satisfaisante, ainsi qu’une qualité de vie (physique et psychologique) améliorée.
Le but de ce projet multidisciplinaire et intersectoriel est d’apporter, selon la perspective de la neuropsychotoxicologie, un nouvel éclairage quant aux facteurs de risque touchant la santé psychologique et cognitive postopératoire, et ainsi transformer la prise en charge du patient en chirurgie bariatrique. Les objectifs sont : 1) Mesurer l’exposition aux POP à l’aide d’une méthode de détection non invasive novatrice, soit via des échantillons de cheveux; 2) Évaluer le profil affectif, motivationnel et cognitif à partir de questionnaires standardisés et des tests neuropsychologiques en ligne; 3) Déterminer si les effets des POP sur le fonctionnement cérébral sont médiés par la perturbation du système endocrinien; 4) Apporter de nouvelles connaissances sans alourdir le fardeau des patients via des approches méthodologiques d’avant-garde.